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UN MONDE POST-SAUVAGE

Romain Carré

curatée par CRO : Félicien Grand d'Esnon & Alexis Loisel - Montambaux
 

sur une invitation d'Andréanne Béguin
 
vernissage : mercredi 8 juin, 18h-21h
8 juin - 12 juin 2022

72 rue de la Révolution, Montreuil

 

Dans la théorie de l'évolution, qui perd la course à l'adaptation et l'optimisation risque la disparition. Sur le Monte San Giorgio, des chercheurs ont identifié des fossiles témoins de la vie marine de l'époque du Trias, il y a 245 à 230 millions d’années : Ceresiosaurus, Neusticosaurus, Saurichthys… Sur ce site, classé depuis patrimoine mondial de l'UNESCO, la nature regagne du terrain, les conifères reprennent leurs droits. Attirés par ce semblant de forêt primaire, les vététistes foulent l'humus. Le temps long géologique côtoie le temps court de l'adrénaline. Désormais, le vert fougère rencontre le vert fluo, la rosée rencontre la sueur, la roche calcaire rencontre la GoPro. Mais peu à peu, la stratification des siècles transforme l'organique en minéral. Un nouveau fossile émerge, incrusté dans la roche : la puce électronique NFC, qui conserve et mesure les données de la performance sportive. La trace biométrique de l'humain rejoint les traces géologiques d’espèces disparues. 
 
Parmi les pixels du jardin botanique, lieu de sélection et domestication, la souris de laboratoire fraye son chemin. Elle cherche sa nourriture, elle fait sa toilette, elle renifle son environnement. Sur fond vert, pas de prédateur. Ici, sans le savoir, elle est le cobaye d'une expérience de réalité augmentée. L'oiseau de paradis dans la serre, tout comme la souris dans le laboratoire, sont nés sous surveillance dans un environnement de substitution. Leurs espèces ont été déracinées, identifiées, étudiées, rendues utiles pour les besoins de l'homme. Sortie de sa cage, la souris blanche s'adaptera-t-elle parmi les plantes grasses acclimatées et les bambous importés ? Reconnaît-elle l'odeur de pin qui l'entoure ? Ne cherchons pas leur milieu naturel, ne relevons pas l'artifice. Bienvenue dans un monde post-sauvage.




Romain Carré (né en 1997, France) explore l’idée d’objectivité à l’ère des métaverses et du changement climatique. Sa formation scientifique l’a mené à remettre en question les notions de nature et d'environnement. Se référant souvent à la Phusis, premier concept de la métaphysique grecque, ses projets englobent sans hiérarchie les mondes, la vie, la physique, les réalités... Les paysages qu’il réalise sont mouvants, multipliant les points de vue et entremêlant différentes échelles par l’image, comme une seule entité interdépendante. Sa pratique est un écosystème plastique-numérique, les projets vidéos ou NFT s’accompagnant de pièces physiques qui dialoguent avec les premiers grâce à la communication en champ proche (NFC).
Un monde post-sauvage est la première exposition personnelle de Romain Carré.




Odeurs dans l'exposition :
- Dans l'installation du salon : diffusion automatique par nébulisation d'un mélange d'huile essentielle de pin laricio (plante poussant sur le Monte San Giorgio) et d'huile ensentielle de katrafay
- Dans la salle de bain : douche et parois carrelées enduites de produit nettoyant odeur "forêt des Landes"

Boissons servies dans l'exposition :
- Infusion à froid d'un mélange de sauge, menthe poivrée, menthe des marais, pétales de rose, origan
- Vins natures


Climat dans l'exposition :

- Température : 23-25°C
- Degré d'hygrométrie : >70%
 
Vues d'exposition : Léo Durin
Image de fond : Romain Carré, "Speedrunning a Unesco Site" (capture), 2022, Vidéo 4k vers Full HD, 16’30’’, 16:9

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